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Figures singulières (1)

15 Août 2013 , Rédigé par Asoliloque Publié dans #figures singulieres, #devendra banhart, #mi negrita, #sharon van etten, #one day, #microfilm, #musique, #critique, #album

Nouvelle rubrique sur le blog, les Figures singulières : trois petites critiques d'albums ou d'artistes qui m'ont marqué récemment et dont je ne souhaite pas faire un article à part entière, ce qui fait potentiellement trois fois plus de découvertes (comme le dentifrice triple action, tout ça) pour vous.

 

Devendra Banhart / Mala

 

Il est important d'avoir des amis de bon goût. J'ose aspirer d'ailleurs que c'est en partie pour cette raison que ce sont nos amis. Je ne connaissais Devendra Banhart que de loin, sans avoir eu le courage de m'y lancer, mais par recommandation (merci Manon), je me suis laissé tenter par le dernier album. Mala, c'est de la folk, mais pas celle qu'on pourrait imaginer et qu'on caricature souvent, avec guitare acoustique et longues complaintes. Devendra est beaucoup plus ambitieux musicalement et offre des morceaux délicieusement intimistes, avec incursions pop, électro, aux choeurs bien sentis, et à l'érotisme effleurant sans cesse, quelque soit la langue (mais surtout en espagnol).

 

C'est un album qu'on écoute en petit comité, un après-midi après la pluie, qui réconforte parce qu'il ne nous impose rien. Devendra Banhart déploie tranquillement son atmosphère féerique, les percussions rythment un voyage rassurant. Il y a des albums qui broient, laissent en ruines, celui-ci caresse, embrasse, sans verser dans la sucrerie. Et au final, alors qu'on pensait écouter un album sympathique, on se prend à trouver rapidement une page de papier pour noter les choses qui remontent, tendrement, à la surface.

C'est un révélateur pour le moins efficace : à l'instar des livres, les albums qui donnent envie d'écrire sont trop précieux pour passer à côté.

 

L'album en écoute ici


Microfilm / A Journey to the 75th

 

C'est peut-être le groupe qui m'a convaincu qu'au fond, je n'avais définitivement rien à faire en cinéma. Parce qu'il regroupe presque tout ce que j'aime dans celui-ci sans m'emmerder avec des images et de la mise en scène. L'idée assez géniale de Microfilm est d'utiliser comme paroles dans leurs morceaux des extraits de films, associés à des choeurs, même s'il y a parfois uniquement de l'instrumentale. Toute la puissance de la musique associée au dramatique des dialogues, c'est une alchimie qu'on trouve souvent au cinoche mais finalement très rarement dans la chanson.

 

De superbes compositions post rock accompagnent donc Elizabeth Taylor et Paul Newman dans La Chatte sur un toit brûlant (version française) dans Margaret on the rocks ou bien un extrait de La Mouche noire dans André. Je n'ai à ce jour écouté que leur premier album (et il paraît que les suivant sont encore meilleurs) dont sont issus ces morceaux mais force est de constater que le voyage est assez déchirant, d'autant que les chansons sont généralement longues, ce qui permet d'avoir le temps de se placer dans un état de réceptivité complète. Microfilm est assurément un groupe qui doit se voir sur scène, car ils jouent beaucoup des images en live, mais en attendant, je ne peux que vous conseiller l'écoute de cette expérience rafraîchissante, et française, s'il vous plait.

 

L'album en écoute ici

 

Sharon Van Etten

 

Si vous suivez le Journal de Sisyphe (ou même que vous allez au bout de l'article sans lire pour écouter le morceau), vous avez dû remarquer que j'ai déjà distingué Sharon Van Etten sur ce blog. Il faut dire que ces dernières semaines, c'est la seule qui a parvenu durablement à me faire mettre un peu Alela Diane de côté, c'est dire. Je suis toujours ravi de découvrir une nouvelle nana dans les domaines rock et folk, et encore une fois, le hasard a bien fait les choses pour celle-ci, tant j'ai eu l'impression de retrouver une héritière de PJ Harvey ou Cat Power.

 

Des fois, c'est sympa, les trucs un peu cradingues, qu'on dirait enregistrés dans un garage, ça donne de l'âme, un côté artisanal, humain.
Mais putain, un album mixé, avec un beau son, des guitares et des percussions qui sonnent parfaitement, une voix calée à la bonne hauteur dont on peut saisir la moindre aspértité, c'est quand-même le pied. Alors ok, c'est moins sexe, drogue et rock'n roll, mais ça fait du bien aux esgourdes. Sharon Van Etten est de cette trempe là, elle soigne la forme de ses albums, au risque de paraître « classique » Ce sont donc des morceaux qui passeraient bien à la radio (ça nous changerait des merdes actuellement diffusées à grandes audiences) mais ils conservent suffisamment de personnalité pour se réserver à des écoutes plus intimes, d'autant que certains sont emplis d'une mélancolie des plus appréciables. Sharon Van Etten maîtrise son sujet, que ce soit dans le rock, la folk ou la pop, et ne laissera personne lui dicter sa conduite, je ne comprends juste pas pourquoi je ne l'avais pas découverte plus tôt. Si j'ai une préférence globale pour l'album Tramp (où ont collaboré un membre de Beirut et une de Wye Oak, excusez du peu), c'est la chanson One day (issue de Epic) que j'écoute en boucle en ce moment. Je ne peux que vous inviter à vous pencher dessus, elle n'est qu'à un clic en dessous.

 

Sharon Van Etten en écoute ici

 

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