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Alina Orlova : une voix se lève à l'Est

14 Septembre 2013 , Rédigé par Asoliloque Publié dans #critique, #musique, #album, #alina orlova, #russie, #lituanie, #folk, #alela diane

 Artiste : Aline Orlova

Album : Laukinis Šuo Dingo

Genre : Folk

Année : 2008

 

Critique : Oubliez tout ce que je vous ai dit à propos du hasard en musique. Je crois qu'il me sera difficile de trouver à l'avenir un groupe à l'issue d'un tel bol. Permettez-moi (c'est rhétorique, hein, en vrai, je vous demande pas votre avis) de revenir sur le chemin qui m'a mené à Alina Orlova.
Celles et ceux qui lisent mon Journal de Sisyphe (et je vous en remercie) commencent à bien connaître Anna, personnage central de celui-ci. Or, il se trouve qu'à l'occasion d'un petit retour sur ses origines que vous découvrirez dans un épisode prochain, il me fallait lui trouver... un nom de famille. Je savais déjà que son initiale était un « o » par rapport à un ancien chapitre que j'avais écrit (voir l'auto-nécrologie de Yann). Je me suis donc un peu renseigné sur les noms russes, qui se soumettent à plus de contraintes que les nôtres. Et dans la liste (non exhaustive) des « o », j'ai trouvé « Orlova » très joli. Mais également renvoyant à un certain nombre de personnalités, dont une certaine Alina Orlova, chanteuse folk lituanienne.

 

Je suis tombé amoureux de Alina Orlova en à peu près quinze secondes, ce qui prouve que le coup de foudre existe, et qu'il n'est pas forcément visuel. Malgré mon attrait pour l'Europe de l'Est, je dois avouer que mes connaissances en matière de musique locale sont au mieux nulles, si ce n'est existantes. J'ai toujours beaucoup aimé la musique folklorique russe, mais je connais très peu d'artistes à part entière. Quant à Alina Orlova, c'est tout simplement ma première chanteuse lituanienne.

 

Elle reprend beaucoup des codes de cette musique folklorique, notamment rythmiques, mais loin de se cantonner à ce côté « pittoresque », elle ajoute à ses morceaux une dimension profondément moderne et vivante. A aucun moment on ressent cet effet « chanteuse locale », qui ne m'aurait pas déplu, mais qui aurait pu l'éloigner d'une carrière plus internationale. Ses morceaux se composent majoritairement de piano et de violons (et assimilés) sur lesquels viennent parfois se greffer un accordéon de très bon goût. Quelques instruments traditionnelviennent s'ajouter, donnant aux chansons un côté plus léger et onirique. Par moments, on sent presque planer l'ombre de Yann Tiersen (j'avais peur d'être le seul à le penser étant fan du bonhomme, mais j'ai vu plusieurs personne faire le lien sur le net... peut-être résonnant aussi mal que moi), de par ce côté, disons, virevoltant.


Alina Orlova alterne entre morceaux courts et rythmés et jolies ballades langoureuses. L'ambiance y est très minimaliste, intimiste, parfois inquiétante, on pense à des groupes tels que Tara King th, ou bien parfois Mansfield Tia. Si l'on regarde quelques lives (dans cette vidéo, en duo avec la polonaise (autre superbe découverte) Julia Marcell : Alina Orlova est la demoiselle blond vénitien en robe noire), on se rend compte qu'elle ne sait pas tenir en place, et que si elle maîtrise parfaitement l'art de la folk, elle a l'air de s'éclater sur des ambiances plus rock, quand les guitares électriques et la batterie viennent dire bonjour. De quoi annoncer une artiste aux multiples facettes.

 

Mais bien sûr, au delà de tout ça, il y a la voix. Déjà, nous avons la confirmation (si ce n'était pas déjà fait depuis longtemps) que les langues de l'Est (Alina Orlova chante en lituanien, mais également en russe, et s'autorise quelques passages par l'anglais) sont les plus belles du monde, et il n'y a PAS A DISCUTER, d'autant plus quand elles se retrouvent prononcées par une voix de ce calibre. C'est le genre de voix, aiguë sans être criarde, à la fois douce et déchirante, qu'on imagine trouver nulle-part ailleurs que là-bas, dans cette ex-URSS porteuse de tant d'Histoire (et pas que de la joyeuse), profondément triste mais emprunte d'une énergie folle.

 

Alina Orlova fait déjà des concerts en France, je suis donc évidemment loin d'être le premier à tomber sur elle (sinon, je me ferais du souci pour sa carrière, et puis il faut dire que son premier album a déjà 5 ans). Mais ça fait un plaisir fou de voir une chanteuse privilégiant des choix segmentants (garder sa langue d'origine et pas l'anglais passe-partout (même si comme je l'ai dit, elle a certains morceaux anglophones), assumer une rythmique folklorique) avoir du succès dans nos vertes contrées.

 

Un petit détail pour la route : le label qui édite Alina Orlova est Fargo, celui qui a rendu célèbre... Alela Diane. Rien à ajouter.

 

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